La crise entre la région de la Catalogne et le pouvoir central espagnol ne cesse de croître. De chaque côté, les positions se radicalisent et la possibilité d’un compromis s’éloigne. L’escalade verbale des différents protagonistes n’est aucunement propre à aboutir à une solution. Outre une proximité géographique évidente, notre circonscription est naturellement touchée tant sont nombreuses nos parentés entre ses habitants et leurs voisins de la Catalogne.
Sans revenir sur le passé/passif entre l’Espagne et sa région, il semble important de garder un minimum de bon sens dans cette affaire. En effet, quel que soit l’issue de l’opposition, les protagonistes devront travailler ensemble. Il convient de le rappeler, malgré ses richesses, la Catalogne est étroitement liée économiquement à l’Espagne.
Au demeurant, les indépendantistes espèrent à terme rejoindre l’Union européenne où ils retrouveront nécessairement l’Espagne. En sa qualité d’Etat membre, l’Espagne doit approuver toute nouvelle adhésion à l’Union. Dès lors, plutôt que les provocations, il faut privilégier la voie de la bonne intelligence.
De toute façon, l’histoire l’a montré. Aucun pays ne peut retenir une partie de la population en son sein. Pour autant, si départ il doit y avoir, celui-ci ne peut être accompli que selon les procédures légales et dans le calme et la sérénité nécessaires au bon déroulement d’un tel scrutin.
La Catalogne et l’Espagne devraient s’inspirer du référendum d’indépendance conduit en Ecosse en 2014, exemplaire à bien des égards. En effet, d’une part, l’Ecosse a respecté les procédures constitutionnelles du Royaume-Uni et le cadre en vigueur. D’autre part, le Gouvernement britannique, plutôt que s’opposer – vainement – à ces revendications, y a fait droit mais en organisant selon son propre calendrier ladite consultation. Dans une atmosphère loin d’être électrique, la votation a pu avoir lieu dignement et correctement.
A cet égard, parce que l’Espagne est membre de l’Union européenne et que la Catalogne aspire à rester à l’intérieur de cet espace, une médiation devrait être organisée par l’Union. Certes, celle-ci ne se mêle qu’avec parcimonie des affaires internes d’un Etat. Mais, la situation est ici sortie du cadre strict des questions nationales.
Pour rétablir le dialogue entre des citoyens et un Gouvernement, qui mieux que la Commission européenne pour être l’intermédiaire approprié ?
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